Ex in the City Read online

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  Au pied de l’immeuble de Jeff, j’allume une cigarette en regardant autour de moi. Des immeubles de briques brunes, de petites maisons… Je me dis que je suis à Brooklyn, mais ça pourrait aussi bien être le Queens. Il y a une plaque de rue, mais elle ne me dit rien. Il y a sans doute une 15e Rue dans tous les quartiers et toutes les banlieues ! Je n’ai plus qu’à marcher jusqu’au prochain croisement, mais encore faut-il que ce soit un embranchement assez important pour que je me repère ! Je sais que si je tombe sur Pelham Parkway, je suis dans le Bronx et si c’est Astoria Boulevard, c’est le Queens.

  Petite pensée annexe : ne plus jamais sortir sans un atlas des rues.

  Deuxième pensée annexe : éviter de coucher avec n’importe qui, n’importe où.

  Une vieille dame avance vers moi en poussant un vieux Caddie rempli de provisions. Elle porte un manteau chaud et des chaussures confortables, alors que je suis en minirobe avec un boa vert acide autour du cou.

  — Pardon, madame, pouvez-vous m’indiquer la station de métro la plus proche ?

  — Quelle ligne ?

  Elle n’a même pas sourcillé en voyant ma tenue. C'est peut-être banal dans cette banlieue de se balader comme ça le dimanche matin !

  — N’importe quelle ligne, pourvu qu’elle mène à Manhattan.

  — Vous trouverez la ligne F à deux blocs d’ici, dans cette direction.

  Sur un hochement de tête, elle s’éloigne, accompagnée du bruit grinçant de son Caddie. Je la regarde et, un instant, j’envie sa vie simple et bien réglée… Jusqu’à ce que je réalise que je suis sans doute encore sous l’effet de l’alcool absorbé hier soir.

  La ligne F.

  Ça ne me dit rien du tout. Pour la bonne raison qu’elle passe par Brooklyn, Manhattan et le Queens.

  Mais après tout, je me contrefiche de l’endroit où je suis !

  Je descends la rue, passant près de deux ados qui jouent au basket. Ils s’interrompent et rigolent en me voyant.

  Je me moque de ce qu’ils peuvent penser. J’attrape un bout de mon boa et je l’envoie avec désinvolture sur mon épaule. Je les entends murmurer dans mon dos, leur ton est moqueur.

  Je m’en moque… Quoique… Je ne veux pas qu’on me prenne pour une traînée. Je veux être moi de nouveau.

  Tracey Spadolini.

  Le problème, c’est que je ne sais plus qui est Tracey !

  Trois ans d’une liaison compliquée avec Will, suivis de trois mois d’hébétude post-rupture…

  Je ne suis pas seulement seule et perdue dans une banlieue quelconque.

  Je suis seule et perdue, point.

  Aveuglée par les larmes, je marche jusqu’à la ligne F, priant de tout mon cœur qu’elle me conduise jusqu’à chez moi.

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  — Est-ce que tu te rends compte que tu aurais pu tomber sur un serial killer ?

  Lors de notre déjeuner, ce mercredi midi, je raconte à mon ami Buckley Hanlon cette fameuse soirée de samedi dernier. Une soirée sordide qui s’est terminée dans le lit d’un inconnu nommé Jeff S...N. Un inconnu que je ne reverrai jamais, et qui vit dans une banlieue lointaine.

  Non sans mal, nous avons trouvé une table pour deux, dans un restaurant-épicerie-bar-fleuriste-chinois-coréen, un de ces endroits hyperbranchés que l’on ne trouve qu’à Manhattan.

  J’ai rencontré Buckley l’été dernier, dans une autre vie. Je pesais douze kilos de plus qu’aujourd’hui et je croyais qu’il était gay. Même si je sais qu’il a parfaitement raison quant aux risques que j’ai pris en suivant Jeff chez lui samedi dernier, ses réflexions me font lever les yeux au ciel.

  — Il n’est pas serial killer, il travaille à la Bourse !

  Buckley boit une gorgée de Snapple et rétorque :

  — Et alors ? Tu n’as pas lu American Psycho ?

  Satisfait de sa repartie, il attaque son sandwich à la dinde.

  — Non, je ne l’ai jamais lu mais j’ai vu le film.

  Et à la réflexion, je sens un frisson de terreur rétrospective me parcourir le dos. Je sais que c’est idiot de se balader toute seule la nuit avec un inconnu. C'est dingue ce que trois mois d’abstinence peuvent vous faire faire comme bêtises !

  Buckley poursuit :

  — Le film était débile mais le bouquin était super.

  Buckley préfère toujours les livres aux films, cela peut paraître prétentieux, mais je vous assure qu’il n’y a rien de prétentieux en lui. Il est concepteur rédacteur indépendant. Il rédige des plaquettes publicitaires ou des textes pour des couvertures de livres, mais surtout, il a commencé à écrire son premier roman. Le projet est un peu en suspens en ce moment car il sort avec quelqu’un. Vous me trouvez peau de vache ? Désolée.

  Je crève de jalousie, c’est tout ! Il faut dire qu’il a rencontré sa copine au moment où je me faisais plaquer par Will. Pas de chance ! Surtout que je suis persuadée que nous aurions pu devenir plus que des amis. Il est très mignon, très intelligent et très drôle. En somme, tout à fait mon genre. A part le petit détail qui gâche tout : il a une petite amie.

  — Je n’aime pas du tout que tu sortes avec le premier venu, Tracey.

  — Je suis une grande fille, Buckley. Peut-être pas aussi raisonnable que je le devrais, mais suffisamment pour savoir ce que je fais. Ne t’inquiète pas pour moi.

  — C'est plus fort que moi.

  Je souris.

  — Je t’adore. Tu es trop mignon.

  — Je sais, je suis le plus mignon !

  — Arrête de dire des bêtises, c’est vrai, tu es adorable. Je suis sérieuse.

  — Moi aussi. Fais gaffe, ne sors pas avec n’importe qui.

  Quand Will m’a larguée, j’ai pleuré sur l’épaule de Buckley. Il m’a promis qu’un jour viendrait où je remercierais Will. Il m’a juré que cette rupture était la meilleure chose qui pouvait m’arriver. Mais j’attends toujours que ses prédictions se réalisent. Et parfois je pense que ce jour pourrait arriver plus tôt que prévu si je sortais avec quelqu’un comme… Buckley.

  — Et comment va Sonja ? je demande poliment.

  Je sens qu’il est temps de changer de sujet. Et puis je n’ai pas très envie de parler avec Buckley de cette nuit où je me suis envoyée en l’air avec un parfait inconnu. Je me doute qu’il n’a jamais vécu lui-même ce genre d’expérience et je n’en suis pas très fière, a posteriori.

  — Elle va bien.

  Je l’observe par-dessus mon assiette de jeunes pousses à peine germées. Elles ont un goût de papier mâché mais avec l’assaisonnement spécial régime, mon repas ne fera que deux cents calories.

  — Tu es sûr ?

  — Sûr de quoi ?

  — Que Sonja va bien.

  — Bien sûr, dit-il en attrapant une tomate égarée sur le coin de son assiette.

  — Ta bouche dit oui, mais tes yeux disent le contraire, et en plus, tu as de la mayonnaise sur la joue.

  Il prend une serviette en papier, essuie sa joue, et passe à côté de la mayonnaise. Je prends une serviette à mon tour et j’enlève la tache.

  — Qu’est-ce qui se passe entre vous ?

  Il soupire.

  — Sonja veut qu’on vive ensemble.

  J’ai un coup au cœur. Je souris faiblement.

  — C'est très romantique.

  Il secoue la tête.

  — Tu ne trouves pas ça romantique, Buckley ?

  — Non, c’est débile, nous sommes très bien logés, nos appartements sont super, nous n’avons pas de colocataires, il n’y a donc aucune raison de nous précipiter pour vivre ensemble. Surtout que nous ne nous connaissons que depuis peu de temps.

  Tu as raison, mon chéri, ne te presse surtout pas ! On ne sait jamais, tu pourrais enfin rencontrer la femme de ta vie ou mieux, t’apercevoir que celle-ci est juste sous tes yeux ! Tiens, par exemple, son nom a pour initiales T.S. Vous voyez ce que je veux dire ? J’essaie de prendre un ton détaché pour lui demander :

  — Tu n’es pas amoureux d’elle ?

  Je ne lui ai jamais montré à quel
point je le trouvais séduisant.

  — Je n’en sais rien… Oui, je pense que je le suis vraiment.

  Merde, il pense qu’il est vraiment amoureux ! C'est fichu. Tout le monde sait que quand un mec reconnaît qu’il est amoureux, ce n’est plus qu’une question de temps pour qu’il se retrouve devant Monsieur le maire, et tant pis pour lui si ce jour-là, il y a un bon match de foot !

  — Ecoute, Buckley, si tu l’aimes…

  — J’ai seulement dit que je croyais l’aimer.

  — Alors, si tu le crois, où est le problème ?

  Tais-toi, Tracey ! La ferme !

  Je sais que je débloque, on dirait que l’esprit de Sonja a pris possession de mon corps et me fait parler à sa place ! Comme si j’étais devenue le porte-drapeau de toutes les petites amies incomprises de la planète.

  — Tu n’hésites pas parce que tu penses à une autre fille ?

  Comme moi par exemple…

  — ... Sonja est super, elle est intelligente, jolie, drôle…

  Il n’y a personne qui puisse m’arrêter ? Non, je continue à creuser ma tombe…

  —... Vous êtes tout le temps ensemble, c’est vraiment idiot de payer deux loyers !

  C'est étrange, j’ai l’impression d’être ailleurs, comme si j’avais Will en face de moi et que j’essayais de le convaincre d’emménager avec moi, au lieu de partir à l’autre bout du pays, pour son festival de théâtre, sans même me laisser un numéro de téléphone où le joindre.

  — Tu n’as pas tort, répond Buckley en réfléchissant.

  — Ecoute, si tu te sens bien avec elle, la prochaine étape ne doit pas te faire peur. Regarde Billy et Kate, ils ont emménagé ensemble deux mois à peine après leur rencontre et maintenant, ils en sont à choisir leurs alliances.

  — C'est vrai ?

  — En fait, pour l’instant, c’est Kate qui est en train de choisir. Mais elle pense vraiment qu’ils vont se fiancer à Noël. Elle veut se marier en juin.

  Buckley secoue la tête d’un air entendu.

  — Ça ne m’étonne pas d’elle, un mariage en juin correspond tout à fait à notre « petit magnolia ».

  Je ne peux pas m’empêcher d’enfoncer le clou. Avec horreur et consternation, je m’entends lui demander sur un ton résigné :

  — Tu crois que Sonja voudrait se marier en juin ?

  Il soupire.

  — Tu connais une fille qui ne rêve pas de ça ?

  — Moi.

  — Toi ?

  — Euh… En fait, je rêve de me marier à l’automne.

  C'était mon rêve quand je sortais avec Will. J’avais tout organisé dans ma tête : ma tenue, les invités, les fleurs, le menu, la tarte au potiron nappée de crème…

  — Un mariage à l’automne, c’est chouette aussi, répond Buckley avant d’ajouter en hâte : à l’automne suivant, bien sûr !

  Il est adorable ! Je le regarde finir les dernières miettes de son repas. Il est tellement différent de Will et de Jeff S...N.

  C'est vraiment un superami. Et quand il ne parle pas de Sonja durant des heures, je le trouve irrésistible. C'est l’une des personnes les plus drôles que je connaisse. Et pour la énième fois, je me demande comment les choses se seraient passées si Will m’avait larguée avant que je ne rencontre Buckley. Je sais que je lui plaisais. Il m’a embrassée sur la bouche, c’est du reste comme ça que j’ai compris qu’il n’était pas homosexuel. C'était un merveilleux baiser, tellement merveilleux que j’en rêve encore parfois.

  Bon, d’accord, tout le temps… Mais c’est sûrement parce que depuis ce jour-là, personne ne m’a embrassée de cette façon.

  Ou alors parce que je sais que je pourrais très facilement tomber amoureuse de lui. Mais même s’il était libre, je sais que ce serait trop tôt. Je n’ai pas encore oublié Will. Je dois tourner la page avant de redémarrer une autre histoire, sinon, si j’en crois Kate, le magazine Elle et l’émission Pop Psychologie 101, je vais reproduire le même type de relation !

  Buckley froisse l’emballage de son sandwich et avale les dernières gouttes de son Snapple.

  — On retourne au boulot ?

  — Non, j’ai envie de me balader cet après-midi.

  — Tu es sérieuse ? me demande-t-il, intrigué.

  — Non, je plaisante. Je dois terminer une présentation de projet pour Mike et je n’en suis qu’à la moitié. Et ensuite, j’ai rendez-vous avec Brenda et Latisha, nous allons organiser la soirée d’enterrement de vie de jeune fille d’Yvonne.

  — Elle se marie quand ?

  — Pendant les fêtes de Noël. Elle va avec Thor à Las Vegas.

  Thor était le correspondant suédois d’Yvonne. Ils se sont écrit pendant des mois, et cet été, ils se sont enfin rencontrés. Dès qu’ils se sont vus, ils ont décidé de se fiancer. Elle a beau jurer que ce n’est qu’un mariage arrangé pour permettre à Thor d’obtenir sa carte verte, ça crève les yeux qu’Yvonne est amoureuse. Quand elle est avec lui, on dirait une vraie gamine. Enfin, si on peut dire ça d’une vieille fille comme elle !

  — Bon, je ferais mieux de me bouger, dit Buckley en se levant.

  — Moi aussi.

  Nous avons à peine repoussé nos chaises que deux types affamés se précipitent pour prendre notre table.

  — Tu ne trouves pas que ce serait sympa de faire l’école buissonnière ? me demande Buckley. On pourrait aller patiner ?

  — Moi, sur des patins à glace ? Tu plaisantes, j’espère ?

  — Quelqu’un qui a passé toute son enfance près de Buffalo sait forcément faire du patin à glace.

  Je fais non de la tête.

  — Je t’apprendrai, alors.

  Alors que nous descendons l’escalier vers la sortie du restaurant, une image se forme dans mon esprit. Je me vois en minijupe de patineuse avec un joli pull un peu moulant, et Buckley est habillé comme les patineurs aux Jeux Olympiques. Il est supersexy là-dedans. Je sais que je fantasme, mais que ce serait quand même top de glisser à son bras par un belle journée d’hiver… La neige tombe, nous sommes seuls sur un lac gelé. Il me fait tourner puis me soulève sans effort. Nous faisons des figures. Très difficiles. Puis il me serre contre lui, me regarde intensément, m’embrasse passionnément, et dit…

  — Est-ce que j’ai quelque chose entre les dents, Tracey ?

  L'atterrissage fait mal…

  Envolée, la promenade romantique sur le lac gelé. Je suis sur la Troisième Avenue, à côté d’ouvriers qui trouent le bitume à coups de marteau-piqueur, les chauffeurs de taxis klaxonnent, et Buckley est penché vers moi la bouche ouverte. J’aperçois une jolie petite feuille de laitue encastrée entre ses dents.

  — Tu as un truc vert coincé entre tes deux dents de devant, dis-je en soupirant intérieurement.

  Pour me remettre de mes émotions, je prends une cigarette au fond de mon sac.

  Fin de la séquence « Fantasme ».

  Mike Middleford, mon nouveau patron, est exactement le contraire du précédent. Ce dernier était narcissique, sexiste, et fourbe, alors que Mike est charmant et surtout, il me respecte. Il me demande mon avis sur les présentations que nous devons faire sur Power Point, ne fait pas d’histoire si j’ai cinq minutes de retard le matin, ou si je fais une pause cigarette. Il est aussi complètement fou amoureux de sa copine, Dianne. J’ai pour mission de venir le chercher d’urgence dès qu’elle appelle, à moins qu’il ne soit en réunion ou aux toilettes. C'est rassurant de voir un homme réagir comme ça quand sa petite amie lui téléphone. Et je vous assure qu’elle appelle souvent, et qu’elle a l’air adorable. Elle a toujours un mot gentil pour moi et elle m’appelle par mon prénom. Par exemple aujourd’hui :

  — Bonjour, Tracey, comment allez-vous ? Etes-vous prête pour la soirée de Noël de la société, samedi prochain ?

  — Oui, je crois que nous allons bien nous amuser. Vous venez avec Mike ?

  — Non, il me l’a demandé, mais je ne connais personne.

  Elle doit vraiment avoir confiance en lui pour le laisser sortir tout seul
! Si je sortais encore avec Will et s’il m’avait demandé de l’accompagner à une soirée, je ne l’aurais ratée pour rien au monde. D’autant que ça va être une sacrée fête ! Blaire Barnett a loué la fameuse boîte de nuit Space qui occupe trois étages dans un immeuble de Chelsea.

  Evidemment, les liens qui unissent Mike à Dianne n’ont rien de commun avec ceux que nous avions, Will et moi. Mike vibre à chaque appel de sa fiancée ; Will me mentait en me disant qu’il était injoignable durant tout le temps du festival. Quand je suis allée le rejoindre, le temps d’un aller-retour, j’ai constaté que dans la maison qu’il habitait avec les autres acteurs, il y avait bien le téléphone !

  — Vous y allez accompagnée, Tracey ? me demande Dianne.

  — Moi ? Non. Je n’ai pas de petit ami en ce moment. J’ai rompu avec mon copain en septembre.

  Je me demande bien pourquoi il faut que je parle de Will à tout le monde… Aux portiers des immeubles, aux garçons d’ascenseur, aux vendeuses des magasins… comme si l’interlocuteur n’avait aucune importance, comme si l’essentiel était de faire passer le message : « Attention, cœur fragile ».

  — Je suis désolée pour vous, dit Dianne avec gentillesse.

  — C'est difficile, je le reconnais, mais je sais que je vais rencontrer quelqu’un de bien un jour ou l’autre.

  Les visages de Buckley et de Jeff S...N dansent devant mes yeux.

  Quel cafard !

  — Je cherche si je ne connais pas un célibataire que nous pourrions vous présenter, mais je ne vois pas, ajoute Dianne. Mike partage son appartement avec un colocataire, mais c’est un parfait idiot.

  — Il n’y a pas d’urgence, vous savez, je n’en suis pas encore à vouloir me caser à tout prix !

  — Mais je sais que c’est dur d’aborder les vacances et les longs week-ends quand on est seule. Et c’est tellement agréable d’être gâtée par celui qu’on aime… les bijoux, les babioles…

  Des babioles ?

  Je n’y avais jamais pensé de cette façon. Pendant toutes ces années passées avec Will, il m’a si rarement offert des cadeaux…